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Le déplacement vers le collège s’inscrit dans une organisation familiale aux multiples
contraintes à la fois objectives comme le temps, la distance, les modes disponibles, mais
également subjectives comme le niveau de risque encouru par l’enfant.
Le vélo et la marche sont les seuls modes garantissant une réelle autonomie de l’adolescent
vis-à-vis des adultes ainsi qu’une souplesse horaire précieuse dans un planning aux journées
souvent chargées. Les transports collectifs ont, en effet, hors zone dense et hors période de
pointe, un cadencement rarement élevé.
Lorsque l’enfant réside à distance raisonnable du collège (moins de 2km à vol d’oiseau), le
sentiment de danger constitue de loin le principal frein à l’usage du vélo. Or, la présence de
pistes cyclables réduit de façon notable ces craintes et permet un véritable basculement au
profit de ce mode. Garantir des aménagements sécurisés aux abords des collèges semble
donc un investissement indispensable.
Il est vrai que les marges de manœuvre pour un changement modal semblent concerner
principalement les transports collectifs. La voiture n’est utilisée que pour 23% des
déplacements vers le collège et dans la majorité des cas, l’adulte se rend ensuite directement
sur son lieu de travail. Mais au-delà du gain écologique, garantir une liberté de choix dans
le mode de déplacement est essentiel à un âge où l’enfant est en plein apprentissage de
son autonomie. Des aménagements adaptés assurent, de ce point de vue, une équité entre
adolescents et permet potentiellement aux parents d’être, eux-mêmes, moins dépendants de
l’automobile.
Au-delà des aménagements cyclables et de la résorption des points noirs à proprement parler
(démarche d’ores et déjà enclenchée par le département avec la mise en place du schéma
cyclable des collégiens), des actions de communication visant à rassurer les jeunes et leurs
parents et diminuer leur appréhension sont également utiles. Des ateliers et événements
peuvent aider à faire connaitre les aménagements et faciliter leur usage. Plusieurs
expérimentations1 ont également montré le rôle possible d’une ludification de l’espace public,
en termes d’activités ludiques à proprement parler, ou en termes de création d’espaces que
les adolescents peuvent s’approprier, répondant à leur besoin d’expérimenter en sécurité2.
La réduction des écarts fille-garçon constitue enfin un enjeu notable. Le vélo, mode qui
semble « cristalliser » les différences, pourrait être placé au cœur d’actions de promotion
de l’égalité des genres. Le « vélo au féminin » est une thématique qui pourrait être abordée
de façon spécifique lors de campagnes de communication ou d’événements au sein des
collèges.
4 Conclusions et perspectives
Le déplacement vers le collège est un trajet largement
contraint et optimisé. Les transports en commun (bus et
car) constituent le premier mode de transport loin devant
la voiture, puis la marche.
En cumulant la pratique quotidienne et occasionnelle,
22% des adolescents se rendent à leur établissement en
vélo: 30% des garçons et 15% seulement des filles. Son
usage est par ailleurs assez inégal selon les collèges et
les territoires: 35% sur le territoire Bassin-Graves contre
7% en Sud Gironde. En revanche, la pratique du vélo à
des fins de loisir est très courante et ancrée dans tout le
département.
En dehors des distances trop longues, la perception du
danger est le frein n°1 à la pratique du vélo. Le rôle des
aménagements est alors très net: non seulement la
présence d’une piste cyclable réduit drastiquement le
sentiment de danger, mais elle fait plus que doubler l’usage
du vélo vers le collège.
À RETENIR