Les collégiens
et la pratique
du vélo
11/2021
Observatoire
des mobilités et
des rythmes
de vie
a’urba
Introduction p.3
Méthodologie p.4
1 Le déplacement vers le collège: un arbitrage entre contraintes parentales, territoriales
et désir d’autonomie p.5
13% des trajets vers le collège se font en vélo p.5
Un déplacement fortement contraint p.9
L’âge de la fabrique de l’autonomie… Et de la fabrique du genre p.10
Deux fois plus de cyclistes chez les garçons que chez les filles p.11
La grande majorité des collégiens fait du vélo de temps en temps pour le loisir et la balade p.12
En synthèse: sept profils d’adolescents p.13
2 Perception du danger, conditions de déplacements et pistes d’actions p.19
Un mode jugé dangereux, notamment vers le collège p.19
La présence de pistes cyclables: un effet majeur sur le choix modal p.21
Des conditions de stationnement plutôt bonnes p.22
3 Des « pionniers » aux « hostiles »: cinq grands types de collèges pour identifier des pistes d’actions
p.23
4 Conclusions et perspectives p.27
a’urba
La capacité à se déplacer
sur un territoire est une
faculté indispensable1, qui se
construit à la fois socialement
et dans la sphère familiale2
et dont l’adolescence est
sans doute une étape clé. Dès
lors, le déplacement entre le
domicile et le colge est un
espace-temps charnière entre
deux lieux de vie quotidienne
sous contrôle. Selon le
mode de transport et le contexte, il peut être un moment de pleine autonomie ou rester sous
surveillance, un lieu dexpérimentation et de découverte, ou de danger et dappréhension.
Garantir des aménagements pour modes doux sécurisés permet d’assurer à chaque enfant et
chaque parent une liberté de choix modal et une égalité dans l’apprentissage de l’autonomie.
Avec son plan vélo-collèges, lauat de l’appel à projet « Vélo et Territoires » de lAdeme, le
département de la Gironde s’investit dans le développement des aménagements cyclables, participe
à résorber des points noirs à proximité des collèges, à renforcer le stationnement vélo et à mettre
en place des mesures pédagogiques d’accompagnement au changement en concertation avec les
territoires et les collèges. Pour sa mise en application, le département a réalisé en 2017 un diagnostic
sur le stationnement vélo dans les 105collèges publics girondins, complété en 2020 d’une enquête
mobilité auprès des collégiens pour connaitre leurs habitudes et modes de déplacement.
En parallèle, il a réalisé un état des lieux des conditions de déplacements des collégiens pour
identifier les freins à l’usage du vélo, son potentiel et proposer des leviers d’action visant à définir un
schéma cyclable collégiens et une programmation pluriannuelle dinvestissements.
Dans ce contexte, il paraissait intéressant pour l’a-urba d’analyser finement les résultats de cette
enquête afin de poursuivre les réflexions déjà engagées dans le cadre de l’observatoire des mobilités
et des rythmes de vie sur les déplacements des jeunes publics, et notamment des déplacements
vers lécole, ainsi que les travaux initiés depuis le Grenelle des mobilités de la métropole bordelaise
dont une des dix-huit mesures invite à aller « à lécole sans voiture ». Les principaux enseignements
de cette enquête sont présentés dans cette synthèse.
Bouger pour s’en sortir - Mobilité quotidienne et intégration sociale
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Méthodologie
Le conseil départemental a réalisé une enquête en ligne entre
mars 2019 et juin 2020 auprès des élèves de l’intégralité des
105collèges publics de Gironde. Au total 12 959collégiens sur
65 840 ont répondu, soit 20%. Au niveau des établissements,
entre 1 et 454réponses ont été obtenues: soit des taux de
participation variant de 0% à 88% par collège.
Afin d’assurer la représentativité des réponses sur l’ensemble du
territoire, un redressement des données a été réalisé selon les
critères suivants:
La zone géographiqueen 3classes – Bordeaux Métropole
centre, reste de Bordeaux Métropole, reste du département.
La part de collégiens vivant à moins de 3km en 4classes: moins
de 50%, de 50 à 70%, de 70 à 90%, plus de 90%.
La taille du collège en 4classes: moins de 400élèves, 400 à
600, 600 à 800 et plus de 800.
Le niveau des élèves en 2classes: 6e -5e et 4e -3e.
Les réponses ont été analysées par l’a-urba en s’appuyant sur
le découpage territorial utilisé par le département (cinq pôles
jeunesse territoriaux) duquel a été extrait le territoire de Bordeaux
Métropole, subdivisé en deuxzones supplémentaires: les
communes centrales (Bordeaux, Bègles, Le Bouscat et Talence)
et les autres. Regroupant trop peu de réponses en dehors de la
métropole, les quatrecollèges du territoire de « Bordeaux Haute
Gironde » situés hors Bordeaux Métropole ont été rapprochés du
territoire de « Haute Gironde-Libournais ».
Ce zonage permet d’isoler les comportements spécifiques des
élèves métropolitains, assurant la visibilité des caractéristiques
de mobilités propres à chaque territoire.
Le travail d’analyse de cette enquête a été mené en étroite
collaboration avec la direction des infrastructures du
département de la Gironde.
a’urba
1 Le déplacement vers le collège:
un arbitrage entre contraintes parentales,
territoriales et désir d’autonomie
Près de la moitié des collégiens utilisent les transports collectifs pour se rendre au collège
et seulement 23% la voiture1: à titre de comparaison, en Gironde, 78% des déplacements
domicile-travail et 70% des déplacements tous motifs sont réalisés en véhicule individuel2.
Les trajets des collégiens vers le collège ont donc un impact environnemental relativement
faible.
Naturellement, la répartition modale du déplacement vers le collège change d’un territoire
à l’autre. Concernant la voiture, c’est au sein de Bordeaux Métropole que les écarts sont les
plus forts: elle représente 14% des déplacements dans les communes centrales contre 25%
dans les communes périphériques. En dehors de la métropole les écarts sont plus faibles, la
part de la voiture allant de 21% dans le Médoc à 27% dans le Sud Gironde. Les différences
territoriales sont plus marquées en ce qui concerne les transports collectifs et les modes
doux.
Dans les territoires où le vélo est très présent, comme sur le bassin d’Arcachon (19% des
déplacements), le poids de la voiture est le même que dans le Libournais, où le vélo n’est
utilisé que pour 7% des déplacements, mais où les transports collectifs prennent le relais.
Le développement des modes doux semble donc permettre une moindre fréquentation des
transports collectifs (parfois saturés), mais pas nécessairement un usage moindre de la
voiture.
Dans les communes centrales de Bordeaux Métropole (pour mémoire ici Bordeaux, Bègles,
Le Bouscat et Talence), cest avant tout le poids de la marche qui augmente: 47% des élèves
vont au collège à pied, 13% en vélo et 7% en trottinette, rollers ou skate. Il s’agit du seul
territoire où les modes de glisse dépassent les 2%.
En cumulant la pratique journalière avec la pratique épisodique, 22% des collégiens viennent
de temps de temps au collège à vélo: 7% en Sud Gironde, 13% en Haute Gironde et dans le
Libournais, 20% au centre de Bordeaux Métropole, 26% dans le reste de la métropole, 30%
dans le Médoc et 35% sur le Bassin et les Graves. Les collégiens sont donc quatrefois plus
nombreux à se rendre à l’école en vélo sur le Bassin que dans le sud du département.
Si l’on étudie la répartition modale en fonction de l’éloignement au collège3, la marche est
majoritaire pour tous les déplacements d’une portée inférieure ou égale à 1km.
C’est entre 1 et 2km que la concurrence des modes est la plus forte. L’usage du vélo chez les
collégiens est maximal entre 500m et 2km, soit sur des distances un peu moindres que sur
l’ensemble de la population, où le choix du vélo est maximal autour de 2km4. À partir de 2km,
les transports collectifs deviennent largement majoritaires. La voiture est finalement assez
stable, quelle que soit la portée du déplacement avec un point culminant entre 2 et 3km.

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13% des trajets vers le collège se font en vélo
a’urba
VViieennss--ttuu aauu ccoollllèèggee àà vvéélloo ??
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
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70 %
80 %
90 %
100 %
Ne possède pas de vélo Rarement ou Jamais Parfois Toujours ou presque
Bordeaux
Métropole-
centre
Bordeaux
Métropole-
périphérie
Bassin
et Graves
Haute-Gironde -
Libournais
doc -
Porte
de Médoc
Sud
Gironde
Ensemble
de la Gironde
23 % 19 % 9 % 16 % 13 % 17 % 16 %
57 % 56 %
56 %
72 %
57 %
75 %
62 %
8 % 12 %
16 %
7 %
11 %
4 %
10 %
12 % 14 % 19 % 6 %
19 %
3 % 12 %
Choix modal selon la distance au collège
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
80 %
90 %
Moins de
500 m
de 500 m
à 1 km
De 1 à 2 km de 2 à 3 km de 3 à 4 km de 4 à 5 km de 5 à 10 km Plus de
10 km
Marche Transports collectifs Voiture Vélo
47 %
22 %
8 % 8 % 9 %
9 %
19 %
7 %
1 %
1 % 0 % 0 %
0 %
2 %
13 %
15 %
19 % 7 % 18 %
4 %
13 %
14 %
25 %
24 %
24 %
21 %
27 %
23 %
19 %
36 % 46 %
60 % 53 % 59 %
43 %
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
80 %
90 %
1
00 %
Bordeaux
métropole-
centre
Bordeaux
métropole-
périphérie
Bassin
et Graves
Haute-Gironde -
Libournais
Médoc -
Porte
de Médoc
Sud
Gironde
Ensemble
de la Gironde
Transports collectifsScooter et autreVoitureVélo
Glisse
Marche à pied
Mode principal pour se rendre au collège
a’urba
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
a’urba
Bordeaux
Arcachon
Libourne
Langon
0 10 km5
Source :
enquête collèges 2020,
Département de la Gironde
Nombre total d'élèves
dans le collège
959
600
400
200
100
Part d’élèves
venant à pied (%)
moins de 8 %
de 8 à 19 %
de 19 à 32 %
de 32 à 48 %
48 % et plus
moins de 20
répondants
Marche à pied
Bordeaux
Arcachon
Libourne
Langon
Nombre total d'élèves
dans le collège Part d’élèves
venant à vélo (%)
Vélo
Source :
enquête collèges 2020,
Département de la Gironde
0 10 km5
moins de 20
répondants
moins de 8 %
de 8 à 19 %
de 19 à 32 %
de 32 à 48 %
48 % et plus
959
600
400
200
100
Nombre total d'élèves
dans le collège Part d’élèves
venant en voiture (%)
Voiture
Source :
enquête collèges 2020,
Département de la Gironde
5 10 km0
moins de 20
répondants
Bordeaux
Arcachon
Libourne
Langon
moins de 8 %
de 8 à 19 %
de 19 à 32 %
de 32 à 48 %
48 % et plus
959
600
400
200
100
Bordeaux
Arcachon
Libourne
Langon
Nombre total d'élèves
dans le collège
Transports collectifs
Source :
enquête collèges 2020,
Département de la Gironde
0 10 km5
Part d’élèves
venant en bus ou car
(%)
moins de 20
répondants
moins de 8 %
de 8 à 19 %
de 19 à 32 %
de 32 à 48 %
48 % et plus
959
600
400
200
100
Part des élèves se rendant au collège à pied, en voiture, à vélo ou
en transports collectifs
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16minutes de trajet en moyenne
Les collégiens girondins mettent en moyenne
16minutes pour se rendre au collège. 44%
mettent moins de 10minutes, et à l’autre extrême,
10% des collégiens mettent plus d’une demi-
heure. L’usage du bus et du car rallonge très
nettement les temps de déplacements. 88%
des élèves faisant un trajet total de 30minutes
utilisent les transports en commun pour une
durée moyenne de 23minutes.
Les trajets en voiture, à vélo et à pied sont de
durées quasi égales: entre 10 et 11minutes en
moyenne.
Les temps de trajet sont assez différents entre les
territoires denses et ruraux. Dans les communes
du centre de la métropole, le temps moyen est
de 13,5minutes et seuls 6% des élèves mettent
plus d’une demi-heure à se rendre au collège. À
l’inverse, dans le Sud Gironde, ils sont trois fois
plus nombreux (18%) et la durée moyenne du
trajet est de près de 20minutes.
Un déplacement fortement contraint
Comme le déplacement vers le lieu de travail, le déplacement vers
le collège rentre dans un programme d’activités familial souvent
largement optimisé.
Ainsi, parmi les collégiens venant en voiture, 61% ont été déposés
par un adulte se rendant ensuite sur son lieu de travail. Dans 25%
des cas, l’adulte est rentré chez lui et 11% des accompagnants ont
déposé un autre enfant.
L’organisation est par ailleurs souvent décidée par les parents:
38% des enfants déclarent ne pas choisir leur mode de transport.
Cette proportion monte à 61% chez les élèves venant en transports
collectifs, mode subi et jugé contraignant.
Lorsque le choix du mode incombe à l’enfant, qu’il vienne à pied, en
vélo ou en voiture, celui-ci justifie son choix majoritairement par la
rapidité du mode.
Pour 81% des élèves, le mode de transport utilisé le jour de l’enquête
est celui qu’ils utilisent tous les jours alors que 18% alternent avec
une autre solution. La marche est le mode le plus routinier à l’inverse
de la voiture qui est le mode le plus souvent utilisé en appoint: 27%
des élèves venus en voiture ne l’utilisent que quelques jours par
semaine, alternant principalement avec la marche ou les transports
collectifs.
a’urba
L’âge de l’apprentissage de l’autonomie…
Tous modes confondus, 34% des élèves se rendent seuls au collège, sans adultes, frères et
sœurs, ni amis. Ils sont 53% parmi ceux venant à pied et 63% parmi ceux venant à vélo. La
marche et le vélo sont en effet des modes pour lesquels un accompagnement n’est pas néces-
saire. En modes doux, l’accompagnement par un adulte est peu fréquent: il ne concerne que
4% des collégiens venant à pied et 3% de ceux venant à vélo. Il est un peu plus fréquent au
sein de la fratrie: 10% de ceux venant à pied et 8% de ceux venant à vélo sont accompagnés
par un frère ou une sœur. Les collégiens sont en revanche nombreux à faire le trajet avec des
amis: 38% de ceux venant à pied et 33% de ceux venant à vélo.
Pour la marche comme pour le vélo, l’autonomie (le non-accompagnement par un adulte) est
croissante au cours du temps: en sixième, 13% des élèves venant à pied et 10% de ceux
venant à vélo sont accompagnés d’un adulte, alors qu’ils ne représentent respectivement plus
que 5% et 4% en troisième.
L’accompagnement par des amis diminue également entre la sixième et la troisième: sans
doute parce qu’il sert avant tout à rassurer les parents.
Ainsi, au global, la part d’élèves venant absolument seuls au collège gagne 10points durant les
quatreannées de scolarité, passant de 50% à 59% pour les élèves venant à pied, et de 58 à
69% pour les élèves venant à vélo1.
… et de la fabrique du genre
Le déplacement vers le collège permet de mettre en évidence des différences notables
entre filles et garçons, pour qui l’autonomie et la sociabilité n’évoluent pas de la même
façon. L’impact du genre sur la mobilité à l’adolescence a été souvent mis en évidence2.
Les injonctions sociales tendent à faire craindre aux jeunes filles leur présence dans
l’espace public alors même que les expériences « aventurières » peuvent au contraire être
encouragées chez les garçons3. Plus souvent accompagnées d’un adulte, d’un frère ou d’une
sœur, ou même d’amis, les filles semblent plus encadrées. Seulement 30% d’entre elles
viennent seules au collège contre 39% des garçons. Elles sont aussi plus souvent mises à
contributionpour encadrer un membre plus jeune de la fratrie: 20% des filles de troisième
viennent avec un frère ou une sœur, contre 16% des garçons.
Les filles sont également plus nombreuses à venir au collège avec des amis que les garçons
et l’écart se creuse avec l’âge: en sixième, 48% des filles et 43% des garçons viennent au
collège avec des amis, contre respectivement 46% et 37% en troisième. Cette différence est
encore plus marquée pour la marche à pied: 42% des filles de troisième venant au collège à
pied sont accompagnées par des amis, pour 27% chez les garçons.
Néanmoins, cette sociabilité nest pas nécessairement choisie. Elle semble être souvent
destinée à rassurer les parents, plus inquiets pour leurs filles que leurs garçons. Ainsi, 41%
des filles contre 35% des garçons déclarent ne pas avoir le choix du mode de transport: « ce
n’est pas moi qui décide ». Cet écart est stable de la sixième à la troisième.
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Deux fois plus de cyclistes chez les garçons
que chez les filles
Les pratiques de déplacements diffèrent entre les filles et les garçons1. En effet, ces derniers
viennent moins souvent en transports en commun, en voiture ou à pied. C’est pour le vélo que
les écarts sont les plus importants et tendent à s’accroitre avec l’âge2: en sixième, 7% des
filles et 18% des garçons vont au collège à vélo, en troisième, seuls 8% des filles y vont à vélo
contre 22% des garçons.
Ce sont dans les communes centrales de Bordeaux Métropole que les écarts sont les
plus forts: 29% des garçons viennent à vélo pour seulement 11% des filles qui préfèrent
massivement la marche. Sur le territoire du Bassin, où la pratique du vélo est élevée, l’écart
est proche de la moyenne: 27% des garçons viennent en vélo contre 13% des filles.
L’écart est également le même en tenant compte de la pratique occasionnelle: 30% des
garçons viennent au collège parfois ou souvent à vélo, contre 15% des filles.
En ce qui concerne la pratique loisir du vélo, en dehors du déplacement vers le collège, l’écart
est moins important: parmi les élèves ayant un vélo, seuls 30% des filles n’en font jamais,
contre 22% des garçons.
Les filles sont en revanche plus nombreuses à ne pas avoir de vélo: 19% contre 13% des
garçons.
Par ailleurs, les filles font moins souvent du vélo seules et doivent plus souvent être
accompagnées d’un adulte que les garçons (18% contre 12%). Lécart est très fort en 6e (32%
des filles doivent faire du vélo avec un adulte contre 11% des garçons), puis reste stable entre
la 5e et la 3e. En troisième, 9% des filles doivent encore faire du vélo avec un adulte contre
seulement 5% des garçons.
Les filles sont également plus nombreuses à considérer qu’elles ne peuvent pas venir à vélo
parce qu’elles ont trop de choses lourdes à porter ou parce qu’elles habitent trop loin. Elles
sont aussi plus nombreuses à ne pas aimer le vélo (4%, versus 1%).
Mode principal selon le genre
Fille
Garçon
0 %
5 %
10 %
15 %
20 %
25 %
30 %
35 %
40 %
45 %
50 %
Marche Scooter
et autres
Glisse
VéloVoitureTransports
collectifs
16 %
21 %
45 %
41 %
1 %
3 %
8 %
18 %
25 %
21 %
1 %
1 %

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La grande majorité des collégiens fait du vélo de temps
en temps pour le loisir et la balade
La pratique du vélo est beaucoup plus courante en dehors du trajet vers le collège. En effet,
84% des collégiens possèdent un vélo et 74% l’utilisent de temps en temps.
Par ailleurs, il est très intéressant de constater qu’à la différence du trajet domicile-étude,
la pratique du vélo en dehors du collège présente peu d’écarts entre les territoires. Même
dans le sud du département, où seuls 7% des collégiens ont recours au vélo ne serait-ce que
parfois pour se rendre au collège, 71% l’utilisent de temps en temps pour d’autres trajets,
essentiellement pour se balader, parfois aller rendre visite à des proches. En revanche, le vélo
est rarement utilisé pour des déplacements pour se rendre à des activités de loisirs ou faire
des achats.
La pratique loisir du vélo afin de faire du sport et de se balader est donc bien ancrée, quel que
soit le territoire. Très peu de jeunes n’apprécient pas son usage. Ces déplacements sont jugés
moins dangereux que le déplacement vers le collège.
Ce sentiment est vraisemblablement à l’image du réseau cyclable qui est, dans certains
territoires, plus souvent conçu pour la balade qu’à destination des équipements de centre-
ville. Le vélo y est donc rarement utilisé pour les déplacements utilitaires.
T’arrive-t-il d’utiliser ton vélo pour aller autre part qu’au collège ?
22 % 24 % 27 % 29 % 27 % 28 % 26 %
58 % 58 % 58 % 53 % 54 % 49 % 55 %
21 % 17 % 15 % 18 % 19 % 22 % 18 %
Oui, je me déplace très souvent à vélo (2 à 3 fois par semaine)
Parfois, il m’arrive d’utiliser mon vélo pour effectuer certains déplacements (2 à 3 fois par mois)
Non, jamais
Bordeaux
M
étropole-
centre
Bordeaux
Métropole-
périphérie
Bassin
et Graves
Haute-Gironde -
Libournais
doc -
Porte
de Médoc
Sud
Gironde
Ensemble
de la Gironde
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En synthèse: sept profils d’adolescents
Les différentes dimensions abordées dans le questionnaireà savoir: la description du
déplacement vers le collège, la relation au vélo, l’autonomie et la perception du danger
permettent de dégager sept profils types d’élèves1. Ces portraits dressent une synthèse des
comportements des collégiens et de leurs contraintes.
Les TC-dépendants: 22% des collégiens girondins
Ils viennent tous les jours en bus ou en car. Ils
habitent souvent plus loin que les autres élèves
et leur trajet peut être long. Ils voyagent entre
amis, mais considèrent ce mode comme « non
choisi »: 63% déclarent prendre le bus ou le
car parce qu’ils n’ont pas le choix. Les deux tiers
déclarent ne pas venir au collège en vélo parce
qu’ils habitent trop loin, les autres parce que c’est
dangereux ou que leurs parents ne veulent pas.
En effet, 66% d’entre eux vivent à plus de 5km
du collège. Seuls 11% d’entre eux déclarent avoir une piste cyclable pour se rendre au collège.
65% jugent le trajet dangereux. Cependant, 98% d’entre eux utilisent le
vélo de temps en temps pour se promener ou pour aller voir des amis ou
de la famille. Ils peuvent être de tout âge et autant fille que garçon. Les
territoires situés en dehors de la métropole sont surreprésentés.
Environ 23% d’entre eux vivent à moins de 3km à vol d’oiseau du collège
(soit environ 3 100élèves). Pour ces derniers, le
potentiel de bascule vers le vélo semble fort: ils
sont équipés, font souvent du vélo pour le loisir et
les transports en commun semblent souvent peu appréciés: (ils sont
peu rapides et permettent peu de souplesse horaire). Néanmoins, seule
une meilleure connexion permettant de relier le collège à vélo en toute
sécurité pourrait les convaincre, ainsi que leurs parents.
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« On prend le bus, car on na
pas le choix. Ça nous oblige
à partir très tôt le matin et
rentrer tard le soir. »
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Les bohèmes: 21% des collégiens girondins
Peu routiniers, les « bohèmes » changent de mode de
transport selon les jours et selon leurs contraintes. Ils
viennent à vélo seulement de temps en temps. Les autres
jours, certains alternent avec les transports collectifs,
la marche ou la voiture, en fonction de la météo, de leurs
horaires, ou parce qu’ils ont plusieurs lieux d’habitation
(parents séparés). Les communes périphériques de la
métropole et le Bassin sont surreprésen-
tées. La moitié d’entre eux vivent entre
2 et 3km du collège. Les garçons sont
légèrement proportionnellement plus nombreux.
Concernant ces élèves, le potentiel de gain en vélo semble faible. En
effet, ils viennent déjà certains jours au collège en vélo. Ils ne sont donc
pas limités par l’équipement en piste cyclable ou la dangerosité du trajet.
Parfois un meilleur aménagement, moins glissant et mieux éclairé pourrait
les convaincre de venir en hiver ou quand les conditions météo sont
mauvaises, mais ce nest pas sûr.
« J’utilise le vélo lorsqu’il fait
assez jour et que le temps
est dégagé: ni pluie ni
brouillard. En période d’hiver,
quand il fait trop sombre
pour les trajets ou qu’il ne
fait pas beau, mes parents
m’accompagnent en voiture
ou une voisine. »
Les non équipés: 16% des collégiens girondins
Ils ne peuvent ni juger ni apprécier le vélo parce qu’ils nen
possèdent pas. Leur perception du danger n’est pas non plus
renseignée. Nous ne savons pas pourquoi ils ne possèdent pas de
vélo. Les raisons sont vraisemblablement multiples, certains n’en
ont pas vraiment d’utilité, d’autres sont peut-être contraints en
place et en stationnement, enfin certains n’ont
pas les moyens. Ils viennent souvent à pied ou
en transports en commun, seuls 21% d’entre
eux viennent en voiture. Le centre de la métro-
pole est surreprésenté, mais ces « non équipés »
sont également présents dans les autres territoires (bien que vivant plus
rarement sur le Bassin et dans le Médoc). Dans ce groupe, la part de filles
est plus importante que celle des garçons. 61% de filles contre 39% de
garçons.
Une aide à l’achat ou un prêt gratuit permettrait certainement à une partie
d’entre eux de s’équiper et de découvrir ce mode de transport. Néanmoins,
les raisons du non-équipement ne sont pas forcément financières. Le
manque de place pour le stationnement à domicile ou la peur du vol
peuvent également être un frein.
« Mon vélo a été volé dans
le collège, car ce nest pas
assez sécurisé. Depuis je
suis obligé d’y aller à pied.
Mais c’est long. »
« J’aimerais me déplacer en
vélo, mais je n’en ai pas. »
« Le vélo cest pour les
urbains. »
a’urba
Les automobiles-dépendants: 12% des collégiens girondins
Ils viennent tous les jours en voiture. 57% d’entre eux
déclarent soit ne pas avoir le choix, soit que c’est plus pratique
parce que c’est sur le trajet de leurs parents. Un tiers choisit
ce mode parce qu’il est plus rapide. Le trajet
est en effet très souvent optimisé: dans
75% des cas, la personne qui les a conduits
a enchaîné un autre déplacement; elle est
ensuite allée au travail ou a accompagné un
autre enfant. Par ailleurs, 44% d’entre eux
ont fait le trajet avec d’autres enfants, leurs
frères et sœurs, ou des amis. 42% ne viennent pas au collège en vélo parce
qu’ils habitent trop loin, et 71% trouvent le trajet dangereux. Plus de la moitié
déclarent ne pas avoir de piste cyclable entre leur domicile et le collège, et
34% déclarent en avoir une seulement sur une partie du trajet.
Ils font du vélo, mais plutôt le week-end, en famille ou avec des amis. Ils
apprécient ce mode pour faire du sport.
Ces élèves vivent un peu plus éloignés du collège que la moyenne girondine,
assez rarement en métropole, notamment dans sa zone la plus centrale.
Les irréconciliables… ou presque: 11% des collégiens girondins
Ils n’aiment pas le vélo. Ils en possèdent un, mais ne l’utilisent
jamais que ce soit pour aller au collège ou ailleurs. Ils viennent
majoritairement en transports en commun et à pied, seuls 12%
d’entre eux viennent en voiture. Rien ne leur semble agréable
dans ce mode: ils sont trop chargés, le trajet est trop long,
trop dangereux, trop fatigant. Les deux tiers sont des filles
et les élèves de 3e sont surreprésentés. Les collégiens de
ce profil vivent partout en Gironde, le Bassin est légèrement
sous-représenté.
Un tiers d’entre eux vit à moins de 2km du
collège à vol d’oiseau et la moitié vit à moins de
3km, soit environ 3 800élèves. Pour ces élèves
une bascule vers le vélo permettrait un gain d’autonomie vis-à-vis des adultes
et inversement pourrait parfois permettre aux parents de choisir un autre
mode pour se rendre à leur lieu de travail.
« Depuis la suppression
des lignes de bus qui me
déposaient à côté de chez
moi, je n’ai plus le choix. »
« Pour récupérer mon bus le
matin entre mon domicile et
mon arrêt, il y a 1,6k m, et la
route est très dangereuse,
sans trottoirs et surtout
sans éclairage: je n’ai pas
le choix je dois me faire
conduire par mes parents ».
« Je ne fais plus de vélo, car
mes parents m’obligent à
mettre un casque, alors que
personne nen met. »
a’urba
Les cyclistes inconditionnels: 10% des collégiens girondins
Ils viennent tous les jours à vélo au collège souvent seuls et
apprécient leur autonomie. Ils choisissent ce mode avant tout
parce qu’il est rapide, il leur permet de faire du sport, offre une
liberté et une souplesse horaire.
Seul point noir, la pluie: 75% d’entre eux trouvent le trajet désa-
gréable quand il pleut.
Les deux tiers mettent moins de 10minutes à se rendre au
collège. 72% d’entre eux ont une piste
cyclable sur leur trajet, entièrement ou en
partie, et 73% de bonnes conditions de
stationnement. Les deux tiers ne jugent pas
leur trajet dangereux. 72% sont des garçons.
Ils vivent partout en Gironde, notamment sur le Bassin qui est surreprésenté.
Les élèves en classe de quatrième sont également proportionnellement plus
nombreux.
« À Mios, c’est très agréable,
car il y a beaucoup de
nature, et ça détend de faire
du vélo. Je pense continuer
à me déplacer beaucoup à
vélo pendant encore très
longtemps ! »
Les marcheurs: 8% des collégiens girondins
Ils viennent tous les jours à pied. Ils habitent
trop près du collège pour que le vélo leur offre
réellement un gain de temps: 91% d’entre
eux mettent moins de 15minutes. La moitié
d’entre eux vit dans la zone centrale de la
métropole et un quart dans les communes
voisines. 68% d’entre eux viennent seuls,
un tiers avec des amis. 43% choisissent la
marche parce que cest plus rapide. Mais
comme les cyclistes, ils apprécient ce mode,
parce qu’il permet de se balader, prendre l’air
et qu’il est écologique.
Ils ont un vélo à disposition, qu’ils utilisent beaucoup, mais pour leurs autres déplacements.
La moitié déclare avoir, au moins en partie, une piste cyclable pour se
rendre au collège et seul un tiers juge le trajet dangereux. De façon un peu
surprenante, les élèves de sixième sont surreprésentés, peut-être par peur des
transports en commun à cet âge.
« J’aime y aller à pied, car je
peux être avec mes amies
et on samuse. »
a’urba
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
80 %
90 %
1
00 %
Répartition des sept prols de collégiens selon les territoires
TC dépendants Bohèmes Non-equipés Irréconciliables Automobilistes dépendants
Cyclistes Marcheurs
8 % 15 %
25 % 30 % 25 % 31 % 22 %
18 %
26 %
26 % 15 % 20 % 13 %
21 %
23 %
19 %
9 % 15 % 13 % 17 % 16 %
12 %
11 % 8 % 14 % 11 %
15 % 11 %
5 %
10 % 12 %
17 %
11 %
19 %
12 %
9 %
10 % 16 % 5 %
17 %
3 %
10 %
25 %
9 % 3 % 3 % 4 % 3 % 8 %
Bordeaux
Métropole-
centre
Bordeaux
Métropole-
périphérie
Bassin
et Graves
Haute-Gironde -
Libournais
doc -
Porte
de Médoc
Sud
Gironde
Ensemble
de la Gironde

a’urba 
a’urba
2 Perception du danger, conditions de
déplacements et pistes d’actions
Un mode jugé dangereux, notamment vers le collège
La majorité des élèves (53%) estime que venir au collège à vélo est dangereux et dans un tiers
des cas le danger est évalué à sa note maximale.
C’est dans le Libournais et en Haute Gironde que le sentiment de danger est le plus fort. À
l’inverse, ce sont dans les communes non centrales de Bordeaux Métropole que le risque
semble le moins fort.
Cependant, le lien avec la pratique n’est pas direct: le Bassin, territoire où la pratique est la
plus importante, n’est pas le territoire jugé le moins dangereux.
Mais le danger est néanmoins dissuasif. En effet, après la distance, le danger et l’absence de
pistes cyclables sont les principaux freins à l’usage du vélo vers le collège. 25 % des élèves ne
viennent jamais parce que c’est dangereux, 22 % parce qu’il n’y a pas assez de pistes cyclables
et 8 % pour les deux raisons. La perception du danger peut également venir des parents:
19% des collégiens déclarent que leurs parents ne veulent pas qu’ils aillent au collège à
vélo. Au total, le sentiment de danger (des enfants ou des parents) et le manque d’équipement
sécurisé freinent 52% des collégiens à utiliser ce mode (au moins une parmi les trois raisons).
Le sentiment de danger n’épargne pas les cyclistes eux-mêmes. En cumulant les cyclistes
journaliers et intermittents, à peine plus de la moitié estime que venir au collège à vélo n’est
pas dangereux.
Là encore, les filles et les garçons n’ont pas le même rapport au risque: 56% des garçons
venant parfois ou souvent au collège à vélo jugent ce trajet dangereux, contre 65% des filles.
La perception du danger diminue beaucoup avec l’âge chez les garçons, mais peu chez les
filles. En sixième, 67% des garçons et 65% des filles estiment le danger du trajet à vélo fort
ou moyennement fort. En troisième, les garçons ne sont plus que 48% de cet avis, alors que
les filles sont encore 62%.
Parmi les risques cités, pour les filles comme pour les garçons, le premier danger vient des
voitures et du manque de pistes cyclables. Les filles sont deux fois plus nombreuses à citer la
peur de faire de mauvaises rencontres (7% des filles et 3% des garçons).
Des conditions de stationnement plutôt bonnes
a’urba
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
80 %
90 %
Venir à vélo au collège te semble-t-il dangereux ?
100
%
Je ne sais pas Non Oui
12 % 16 % 11 % 10 % 10 % 12 % 12 %
41 % 45 %
36 %
19 %
37 % 28 % 35 %
47 % 39 %
53 %
71 %
53 % 60 % 53 %
Bordeaux
Métropole-
centre
Bordeaux
Métropole-
périphérie
Bassin
et Graves
Haute-Gironde -
Libournais
doc -
Porte
de Médoc
Sud
Gironde
Ensemble
de la Gironde
Si « oui », à combien estimerais-tu la dangerosité de ton trajet ?
Bordeaux
Métropole-
centre
Bordeaux
Métropole-
périphérie
Bassin
et Graves
Haute-Gironde -
Libournais
doc -
Porte
de Médoc
Sud
Gironde
Ensemble
de la Gironde
1 : peu dangereux 2345 : très dangereux
8 % 12 % 7 % 4 % 7 % 8 % 7 %
38 % 41 %
29 %
22 % 25 % 23 % 30 %
36 % 29 %
33 %
32 % 27 % 31 % 32 %
16 % 16 %
30 % 42 % 41 % 37 % 31 %
a’urba
La présence de pistes cyclables: un effet majeur
sur le choix modal
La présence d’une piste cyclable réduit considérablement le sentiment de danger.
Ainsi, 69% des élèves n’ayant pas de piste cyclable entre leur domicile et le collège
trouvent le trajet en vélo dangereux, alors qu’ils ne sont que 21% chez ceux bénéficiant d’un
aménagement.
Non seulement la présence d’une piste cyclable rassure, mais elle permet également un
réel transfert modal. La part du vélo passe ainsi de 10 à 22% lorsque les élèves bénéficient
d’une piste cyclable entre leur domicile et le collège. La part modale est également doublée
lorsque la piste cyclable ne couvre qu’une partie du trajet1.
Venir à vélo au collège te semble-t-il dangereux ?
Y a-t-il une piste cyclable entre
chez toi et ton collège ? Oui Non Je ne
sais pas Total
Oui 21 % 64% 15% 100%
En partie 50 % 38 % 13 % 100 %
Non 69 % 22 % 10 % 100 %
Je ne sais pas 41 % 36 % 24 % 100 %
Ensemble 53 % 35 % 12 % 100 %
19 % 15 % 23 %
49 %
38 % 33 %
10 %
20 % 22 %
22 % 26 % 21 %
0 %
10 %
20 %
30 %
40 %
50 %
60 %
70 %
80 %
90 %
Non En partie Oui
Scooter-2RM Marche Transports en commun Vélo ou glisse Voiture
La couverture en termes d’aménagement cyclable est relativement bonne, mais inégalement
répartie. Sur l’ensemble du territoire girondin, 47% des élèves déclarent ne pas avoir de piste
cyclable pour se rendre au collège, alors que 48% en ont une, au moins en partie.
La part d’équipement chute fortement dans certains territoires comme dans le Libournais ou
dans le Sud Gironde. Ce sont dans les communes non centrales de Bordeaux Métropole que
la part d’équipement est la plus élevée.

Lien entre présence de piste cyclable et perception du danger
Lien entre présence de piste cyclable et choix modal
Y a-t-il une piste cyclable entre chez toi et ton collège ?
Mode de
Transport
Utilisé:
a’urba
De façon générale les conditions de stationnement semblent bonnes: seuls 14% des
élèves en sont insatisfaits. La première raison est alors de très loin le manque de places.
Il y a peu d’écarts entre les territoires. Le territoire du Bassin et celui des Graves ressortent
en tête: 86% des élèves sachant répondre aux conditions de stationnement vélo en
sont satisfaits. C’est au centre de Bordeaux Métropole que les conditions apparaissent
les moins bonnes: seuls 76% des élèves estiment avoir de bonnes conditions de
stationnement.
59 %
14 %
27 %
J
e
n
e
s
a
i
s
p
a
s
N
o
n
O
u
i
49 %
16 %
23 %
26 %
26 %
6 %
Il n’y a pas assez de places
Mon vélo n’est pas abri
Il y a trop de vélos volés
J
e ne m’y sens pas en sécurité
J
e n’aime pas le système pour
accrocher les vélos
Je ne sais pas
Si non, pourquoi ?
(
Plusieurs réponses possibles)


Y a-t-il une piste cyclable entre chez toi et ton collège ?
Bordeaux
Métropole-
centre
Bordeaux
Métropole-
périphérie
Bassin
et Graves
Haute-Gironde -
Libournais
doc -
Porte
de Médoc
Sud
Gironde
Ensemble
de la Gironde
Oui En partie Non Je ne sais pas
15 %
27 % 20 %
5 %
19 % 12 % 17 %
35 %
44 %
38 %
17 %
26 %
17 %
31 %
44 %
23 %
39 %
72 %
51 %
60 %
47 %
7 % 4 %
6 % 5 % 3 % 10 % 6 %
a’urba
3 Des « pionniers » aux « hostiles »:
cinq grands types de collèges pour
identier des pistes d’actions
Afin d’étudier les leviers d’action possibles, il est intéressant d’aller au-delà de l’approche
territoriale, en étudiant les réponses des élèves collège par collège. À l’image des septprofils
d’élèves mis en avant dans la première partie, cet exercice permet de dégager cinqcatégories
d’établissements1.
Les collèges « PIONNIERS »: 7% des collèges (soit 6collèges)
Ce sont les établissements ayant les parts modales du vélo les plus élevées. Plus de la moitié
des élèves ou presque y vient à vélo. 80% des élèves ont une piste cyclable sur tout ou une
partie de leur trajet pour se rendre au collège et la quasi-intégralité d’entre eux est satisfaite
du stationnement.
La perception du danger est assez faible: les deux tiers des élèves jugent le trajet en vélo
sans risque. La marche est assez faible, peu d’élèves vivent à proximité immédiate du collège.
Les collèges « EN TRANSITION »: 38% des collèges (35)
Il s’agit de collèges où la part modale du vélo est dans la moyenne départementale ou
légèrement au-dessus. Beaucoup d’élèves disposent d’une piste cyclable pour se rendre
au collège, mais le sentiment de danger reste fort: les deux tiers des élèves considèrent
dangereux de venir au collège à vélo.
Il s’agit du groupe de collèges ayant le potentiel de report modal vers le vélo le plus fort.
Les aménagements cyclables doivent être renforcés pour limiter le sentiment de danger et
permettre le transfert modal, à l’image des collèges pionniers.
Les collèges « TROP URBAINS »: 20% des collèges (18)
Ces collèges sont en zone trop dense pour que le vélo soit réellement pertinent: la grande
majorité des élèves vit à proximité immédiate du collège et vient à pied. La part d’élèves sans
vélo est plus importante. La « glisse » (skate/roller/trottinette) est également surreprésentée.
Le report modal vers le vélo y constitue moins un enjeu.
Les collèges « ÉLOIGNÉS SENSIBLES »: 20% des collèges (18)
La majorité des élèves vit à plus de 5km du collège. Le vélo est assez rarement utilisé.
Autant d’élèves viennent en voiture qu’en bus. Mais des pistes cyclables existent parfois et le
sentiment de danger est dans la moyenne.
Même s’ils ne sont pas majoritaires, entre 10% et 30% des élèves de ces collèges vivent à
une distance éligible au vélo. Pour eux, des aménagements cyclables rassurants peuvent
permettre de sortir d’une dépendance à l’automobile ou aux transports collectifs.
Les collèges « ÉLOIGNÉS HOSTILES (ou les TC-addicts) »: 16% des collèges (15)
Dans ces établissements, la majorité des élèves vient en bus ou en car. Très peu d’élèves ont
une piste cyclable pour se rendre au collège et le sentiment de danger est fort, voire très fort.
Pour ces deux dernières catégories d’établissements, des études sont à mener en détail et au
cas par cas. La dépendance aux transports par car ou bus, ou aux parents accompagnateurs,
est souvent pesante pour les enfants qui pourraient donc être fortement demandeurs d’un
transfert modal si un aménagement sécurisé existait.


a’urba 
a’urba
1
4
4
4
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4
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4
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5
2
2
2
22
4
2
2
2
1
2
2
2
2
2
2
2
2
2
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1
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5
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5
5
5
5
5
21
2
22
2
2
2
33
3
3
323
23
3
3
3
41
3
4
2
Bordeaux
Bassens
Arcachon
Libourne
Langon
Pauillac
Le Verdon-sur-Mer
Lacanau
Andernos
Biganos
Aéroport
Grattequina
Ambès
Blaye
Pessac
Coutras
Sauveterre-de-Guyenne
La Réole
Bazas
Lesparre-Médoc
Saint-Symphorien
Captieux
Sainte-Foy-la-Grande
Saint-Mariens
Le Barp
La Teste-de-Buch
Créon
Cenon
Saint-Médard-en-Jalles
0 10 km5
moins de 20 répondants
Classes
en transition
trop urbains
éloignés hostiles (ou TC addicts)
éloignés sensibles
pionniers
1
2
3
4
5
Cartographie des collèges par grands types
Deux collèges de la même commune peuvent avoir des contextes urbains assez différents. Ainsi les deux collèges de
Libourne1 sont dans des configurations très éloignées. Si aucun des deux n’a une part modale du vélo importante (6%), au
collège Les Dagueys, situé dans une zone d’activité à 4km du centre-ville, les élèves se partagent entre les transports en
commun et la voiture (respectivement 33% et 30%), alors qu’au collège EugèneAtget, situé en plein centre, 65% d’entre
eux viennent à pied.
À la suite d’études de terrain ayant permis d’identifier les leviers d’action autour de chaque collège, le département
finalise cette année, en concertation avec les communes, le schéma cyclable des collégiens aux abords de 10collèges
pilotes. Parmi ces collèges, six sont « En Transition »: Latresne, Léognan, Saint André deCubzac, Cestas, Créon et
Langon-centre, alors que les quatre autres sont « Éloignés Sensibles »: La Réole, Sainte-Foy-la-Grande, Lesparre et
l’autre collège de Langon.
Ce schéma vise notamment à réduire les points noirs à proximité des établissements, développer les axes cyclables
prioritaires et réaliser un accompagnement pédagogique. La démarche se généralisera ensuite à l’ensemble des
établissements hors métropole dès 2022.
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Le déplacement vers le collège s’inscrit dans une organisation familiale aux multiples
contraintes à la fois objectives comme le temps, la distance, les modes disponibles, mais
également subjectives comme le niveau de risque encouru par l’enfant.
Le vélo et la marche sont les seuls modes garantissant une réelle autonomie de l’adolescent
vis-à-vis des adultes ainsi qu’une souplesse horaire précieuse dans un planning aux journées
souvent chargées. Les transports collectifs ont, en effet, hors zone dense et hors période de
pointe, un cadencement rarement éle.
Lorsque l’enfant réside à distance raisonnable du collège (moins de 2km à vol d’oiseau), le
sentiment de danger constitue de loin le principal frein à l’usage du vélo. Or, la présence de
pistes cyclables réduit de façon notable ces craintes et permet un véritable basculement au
profit de ce mode. Garantir des aménagements sécurisés aux abords des collèges semble
donc un investissement indispensable.
Il est vrai que les marges de manœuvre pour un changement modal semblent concerner
principalement les transports collectifs. La voiture n’est utilisée que pour 23% des
déplacements vers le collège et dans la majorité des cas, l’adulte se rend ensuite directement
sur son lieu de travail. Mais au-delà du gain écologique, garantir une liberté de choix dans
le mode de déplacement est essentiel à un âge où l’enfant est en plein apprentissage de
son autonomie. Des aménagements adaptés assurent, de ce point de vue, une équité entre
adolescents et permet potentiellement aux parents d’être, eux-mêmes, moins dépendants de
l’automobile.
Au-delà des aménagements cyclables et de la résorption des points noirs à proprement parler
(démarche d’ores et déjà enclenchée par le département avec la mise en place du schéma
cyclable des collégiens), des actions de communication visant à rassurer les jeunes et leurs
parents et diminuer leur appréhension sont également utiles. Des ateliers et événements
peuvent aider à faire connaitre les aménagements et faciliter leur usage. Plusieurs
expérimentations1 ont également montré le rôle possible d’une ludification de l’espace public,
en termes d’activités ludiques à proprement parler, ou en termes de création d’espaces que
les adolescents peuvent sapproprier, répondant à leur besoin d’expérimenter en sécurité2.
La réduction des écarts fille-garçon constitue enfin un enjeu notable. Le vélo, mode qui
semble « cristalliser » les différences, pourrait être placé au cœur d’actions de promotion
de l’égalité des genres. Le « vélo au féminin » est une thématique qui pourrait être abordée
de façon spécifique lors de campagnes de communication ou d’événements au sein des
collèges.
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4 Conclusions et perspectives
Le déplacement vers le collège est un trajet largement
contraint et optimisé. Les transports en commun (bus et
car) constituent le premier mode de transport loin devant
la voiture, puis la marche.
En cumulant la pratique quotidienne et occasionnelle,
22% des adolescents se rendent à leur établissement en
vélo: 30% des garçons et 15% seulement des filles. Son
usage est par ailleurs assez inégal selon les collèges et
les territoires: 35% sur le territoire Bassin-Graves contre
7% en Sud Gironde. En revanche, la pratique du vélo à
des fins de loisir est très courante et ancrée dans tout le
département.
En dehors des distances trop longues, la perception du
danger est le frein n°1 à la pratique du vélo. Le rôle des
aménagements est alors très net: non seulement la
présence d’une piste cyclable réduit drastiquement le
sentiment de danger, mais elle fait plus que doubler l’usage
du vélo vers le collège.
À RETENIR
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